Emmanuel Hussenet, amoureux des pôles, qui les a longtemps parcouru et fait découvrir, a donc eu l’idée d’inviter le plus grand nombre à revendiquer être habitant, citoyen de cette île. Hans Insula universalis est un point de départ d’un changement qu’il est indispensable d’amorcer, et que je soutiens totalement!
Bonjour à tous,
Lorsque j’ai lancé « Hans, île universelle », mon objectif était de mobiliser autour d’une idée simple mais audacieuse : s’approprier une île du bout du monde pour remettre en question les rouages politiques et psychiques qui bloquent une juste réaction de l’homme face aux dérèglements climatiques et à l’épuisement des écosystèmes. Une longue expérience des régions polaires me permettait d’identifier les arguments à poser en lien avec la fonte des glaces. Un phénomène difficile à appréhender car il se déroule loin de nos yeux, et peu d’entre nous ont côtoyé suffisamment la banquise pour s’y attacher…
Un an après la naissance (officielle) de l’association Hans Insula Universalis, qu’en est-il ?
Certains peuvent penser que ce projet est un peu fou. Je suis profondément convaincu que la vision qu’il porte est nécessaire, et que le temps est venu de tenter ce qu’on n’aurait même pas pu concevoir quelques années plus tôt. L’enjeu prioritairement ciblé – le climat – place l’humanité, selon l’ONU, face à la plus grande menace de son histoire. De tels mots exigent de nous d’aller droit à l’essentiel. C’est précisément pour resituer l’essentiel, et nous ajuster à lui, que nous avons besoin de le fixer en un lieu et de bousculer les schémas conventionnels fondés sur l’appropriation.L’accueil reçu par la proposition de l’île Hans a toujours été excellent, au-delà de mes espérances, bon nombre de personnes comprenant instantanément l’idée et y adhérant sans réserve. Mais voilà : le temps est rare pour nous tous. J’ai compris aussi qu’il était compliqué pour les personnes, même si elles trouvent le projet « génial », de se l’approprier complètement, d’en parler et d’y travailler comme je peux le faire. C’est pourquoi il m’a fallu de longs mois pour organiser les tâches, mais c’est à présent chose faite, et c’est la bonne nouvelle : l’équipe – encore exclusivement bénévole – est opérationnelle !
Bien sûr, nous allons avoir besoin de moyens. Il nous faudrait dès à présent plus d’adhérents, de donateurs, de partenaires financiers. Car le concept de l’île universelle peut se décliner de bien des façons, comme en témoigne les deux programmes que nous nous préparons à lancer : le concours d’art et d’architecture, et les jumelages avec les lieux exemplaires.
Un an après, tout va bien, donc, néanmoins l’incertitude demeure. Non pas sur l’idée – l’intérêt qu’elle suscite se confirme chaque jour – mais sur les moyens dont nous disposons pour nous permettre de l’accomplir. Le travail diplomatique s’amorce timidement, faute de structure pour bien avancer sur ce terrain, et des dix mille habitants requis. Et pourtant, tant de choses à réaliser, de représentations à faire bouger, de lumières à faire jaillir !
J’y pense : savez-vous que vous pouvez désormais adopter 1 mètre carré de l’île Hans ? Un mètre carré parfaitement cadastré… Une façon de nous soutenir tout en affirmant votre présence. La réservation se fait chapitre « Protecteur », regardez donc une minute…
Cette « newsletter » a aujourd’hui le ton d’une confession. Oui, j’aimerais partager davantage encore. Je garde l’espoir de la rencontre qui nous donnera plus de force, et l’énergie de notre démesure. Il y a quelques années, quand j’emmenais naviguer des groupes au Spitzberg ou au Groenland, je savais que je pouvais compter sur chacune des personnes que j’accueillais à l’aéroport. Chacune d’elle savait aussi, sans même me connaître, qu’elle pouvait compter sur moi, quoi qu’il arrive. Plus d’horaires, de téléphone, pas de télévision, ni même de radio ; rien ne parasitait notre disponibilité à l’autre. Pour vivre le bonheur d’évoluer dans un environnement absolument sauvage, et partager une véritable aventure, nous nous étions, chacun pour ses raisons propres, retrouvés autour d’un vœu commun : vivre ces moments-là. S’en donner les moyens. Et en revenir le cœur plus étendu.
A très bientôt.
Emmanuel Hussenet