“L’espoir porte un costume de plumes, se perche dans l’âme et inlassablement chante un air sans paroles; mais c’est dans la tempête que son chant est le plus doux”.
10 jours se sont écoulés depuis les évènements du 13 Novembre dernier à Paris !
Nous avons traversés l’état de choc, puis de tristesse, d’injustice et parfois d’impuissance. Aujourd’hui, nous nous relevons petit à petit LA VIE reprend ses droits, et nous cheminons vers une autre humanité, une autre fraternité.
Les plus grands défis sont aux portes de cette humanité naissante, (celle d’après…), celle des valeurs, des droits, de l’espoir, de la liberté!
Choisir la PAIX plutôt que la violence,
Choisir la TOLERENCE plutôt que l’extrémisme
Choisir le COURAGE plutôt que la peur.
Qu’est-ce qui peux advenir dans le Cœur d’un être humain pour arriver à un tel déni de la vie, notre bien le plus sacré ?
Quel degré de souffrance ? De non reconnaissance ? De non but, de non sens pour engendrer autant d’ombre en une personne, quelque soit son origine, son sexe, sa nationalité, son âge.
Où en sommes-nous chacun d’entre nous avec nos pensées, nos croyances, notre violence intérieure ? Comment notre société peut-elle engendre de tels horreur ? Qu’avons-nous laissé faire ? Qu’avons-nous refusé de voir en ce monde ?
Ce matin, en écoutant la merveilleuse émission de Jean Claude Ameisen, « Sur les épaules de Darwin » sur France Inter, c’est comme si ma vision des choses s’élargissait, prenait une vue d’ensemble, de distanciation de notre terrible actualité.
En citant « Malala Yousafzai » prix Nobel de la Paix en 2014, fervente combattante de 17 ans pour la défense de millions d’enfants dans le monde, je comprenais que notre grande responsabilité est de laisser faire, de rester spectateur du non droit de ces enfants du monde.
Droit à la santé, droit à la sécurité, droit à l’éducation, droit de grandir au milieu de leur famille, droit de vivre, droit de jouer, droit de rêver, droit d’être un enfant !
Le comité Nobel a reconnu l’importance fondamentale des droits de l’enfant pour l’avenir de notre monde.
Ghandi disait : « Si nous voulons enseigner la véritable paix en ce monde, il nous faudra commencer par les enfants ! »
Martin Luther King, le 11 décembre 1964, dans sa quête de justice et de paix, nous offrait ce message :
« Ce soir, je voudrais utiliser cette plate-forme haute et historique pour discuter de ce qui me paraît être le problème le plus pressant face l’humanité aujourd’hui.
L’homme moderne a apporté tout ce monde à un seuil grandiose de l’avenir. Il a atteint de nouveaux sommets et étonnantes de succès scientifique. Il a produit des machines qui pensent et instruments qui scrutent les gammes insondables de l’espace interstellaire. Il a construit des ponts gigantesques pour couvrir la mer et des bâtiments gargantuesques embrasser le ciel.
Pourtant, en dépit de ces progrès spectaculaires de la science et de la technologie, et encore illimités ceux à venir, quelque chose de fondamental est manquant.
Il ya une sorte de la pauvreté de l’esprit qui est en contraste frappant à notre abondance scientifique et technologique.
Le plus riche, nous sommes devenus matériellement, les plus pauvres nous sommes devenus moralement et spirituellement.
Nous avons appris à voler l’air comme des oiseaux et nager comme les poissons de la mer, mais nous n’avons pas appris l’art simple de vivre ensemble comme des frères. »
Alors par ou commencer ? Combien de fois avons-nous entendu les actualités nous relatant des attentats dans des parties du monde bien éloigné de chez nous ? Comment avons-nous réagi ?Nous sommes nous sentis concerné ?…
Mais là à Paris, d’un seul coup, tout cela devient une triste réalité, un effroi, et nous voilà tous impliqué.
Pourrions nous supporter les horreurs, l’esclavage sexuel, les enfants dans des carrières de mines dès le plus jeune âge, si cela se passait à nos portes ? Non bien sur…
Et que deviennent ces enfants endoctrinés, battus, violentés ? Qu’on-t-ils à partager, si ce n’est l’horreur de leur vie ? Que faisons-nous ? Qu’attendons-nous ? Combien d’enfants allons-nous laisser sans secours ?
Chaque enfant compte, refusons cette passivité, ces horreurs n’ont pas de place dans le monde que nous choisissons de créer aujourd’hui.
Certains des “criminels” des attentats de Paris, sont nés en France, oui, ils ont suivis une scolarité “normal”, oui, ils avaient une famille, oui, alors, qu’est-ce qui peux expliquer que chez nous aussi on deviennent des êtres sans âme, sans aucune limite, aucune once d’Amour pour l’autre et pour soi, puisqu’ils vont jusqu’à donner la mort et meurt à leur tour.Ils offrent leur vie à une pseudo cause qui à un moment leur a fait retrouver, un sens, une appartenance, une valorisation d’eux même. Sommes nous à ce point malade pour engendrer cela?
Dans quelques jours les plus grands décideurs du monde vont se réunir, c’est une occasion unique d’unir le monde avec la plus grande compassion qui soit. De prendre des décisions pour que notre Terre soit respecter ainsi que tout ceux qui la peuple, tous les règnes, tout le vivant, du végétal au minéral, le respect des animaux et toutes les espèces vivantes. Nous humains à notre juste place, pour une vie équilibrée et harmonieuse ensemble.
L’obscurité ne chassera pas l’ombre, seule la Lumière peut y parvenir.
La haine ne chassera pas la haine, seul l’Amour peut y parvenir.
Notre “guerre” elle est là, notre combat est celui d’être ambitieux, audacieux et acteur de la paix.
A celle qui est voilée
Victor Hugo
Tu me parles du fond d’un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l’écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.
Je suis l’algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l’ombre
Couvre sans éteindre son cœur.
Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l’habitant tranquille
De la foudre et de l’ouragan.
Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l’étoile,
La sombre chanson de la nuit.
Toi, n’es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c’est-à-dire problème,
Et femme, c’est-à-dire exil ?
Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !
Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l’ange pensif !
Sois l’aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;
Car la nuit engendre l’aurore ;
C’est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !
Dans ce ténébreux monde où j’erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !
Tu me dis de loin que tu m’aimes,
Et que, la nuit, à l’horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.
Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l’atome
Ressemblant à l’immensité,
Tu compares, sans me connaître,
L’onde à l’homme, l’ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l’astre étoilant l’infini !
Parfois, comme au fond d’une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l’Inconnu d’où tombe
Le pur baiser de l’Idéal.
A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l’arbre intérieur.
Mais tu ne veux pas qu’on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m’appelle amour.
Oh ! Fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L’esprit lion, le cœur enfant ;
Viens voir le désert où j’habite
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l’ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.
Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes œuvres sombres
Ton doigt d’où sort une lueur !
Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J’entrevois les choses divines… –
Complète l’apparition !
Viens voir le songeur qui s’enflamme
A mesure qu’il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !
Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d’où l’esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.
Tout s’éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours dans les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.
Avant d’être sur cette terre,
Je sens que jadis j’ai plané ;
J’étais l’archange solitaire,
Et mon malheur, c’est d’être né.
Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d’un oiseau.
Oui, mon malheur irréparable,
C’est de pendre aux deux éléments,
C’est d’avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !
Hélas ! Hélas ! c’est d’être un homme ;
C’est de songer que j’étais beau,
D’ignorer comment je me nomme,
D’être un ciel et d’être un tombeau !
C’est d’être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C’est de porter la hotte humaine
Où j’avais vos ailes, mon Dieu !
C’est de traîner de la matière ;
C’est d’être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m’écrie : Amour !
Victor Hugo, Les contemplations