Etes-vous tiraillés entre l’arbre et la pirogue ?
Être tiraillé entre l’arbre et la pirogue est tirée d’un mythe mélanésien de l’archipel du Vanuatu!
Dans sa version complète, voici ce que ce mythe nous dit :
Tout homme est tiraillé entre deux besoins:
Le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité.
Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue.
L’arbre c’est la stabilité, l’ancrage à une situation, un lieu, une personne.
La pirogue en revanche, c’est le mouvement, la liberté vis à vis du temps, des lieux, des personnes.
Être tiraillé entre l’arbre et la pirogue, c’est ressentir cette sensation d’indécision face à l’envie de construire quelque chose sur place, de consolider des relations déjà existantes, de s’inscrire sur la durée dans une situation quelle qu’elle soit, et celle de tout laisser sur place pour s’envoler vers de nouvelles destinations, rencontres, expériences.
Seulement voilà : de tiraillement, il ne devrait pas y avoir, car l’arbre et la pirogue sont fait dans le même bois…
L’attrait de l’arbre
L’arbre, c’est ce qui vous enracine aujourd’hui dans votre situation.
Situation amoureuse, professionnelle, peu importe.
L’arbre, c’est cet élément solide, bien ancré dans le sol, qui rassure.
Certes, il arrive qu’une forte tempête déracine même un arbre, mais sur le principe, un arbre c’est solide.
C’est costaud. Ca ne bouge pas. On peut lui faire confiance pour être là aujourd’hui, demain, dans 1 an, dans 10 ans…
L’attrait pour l’arbre est indéniable. Surtout face à la peur de l’inconnu.
Pourquoi quitter quelque chose de solide, de “sûr”, et donc de rassurant ?
Comme le chantait Georges Brassens “Au pied de mon arbre, je vivais heureux, j’aurais jamais dû le quitter mon arbre. Au pied de mon arbre je vivais heureux, j’aurais jamais dû le quitter des yeux… ».
Oui mais…
La tentation de la pirogue…
La pirogue, c’est comme une sirène.
Elle vous appelle, elle vous charme, mais elle semble trop belle pour être vraie.
Alors on a tendance à ne pas oser monter dessus, de peur qu’elle ne nous emmène trop vite, trop loin… Ou qu’elle coule !
Mais elle reste tentante. Elle est toujours présente, prête à partir, à vous emmener vers vos rêves les plus fous…et oui!!!
Et le jour où vous mettez enfin le pied dessus, plus rien n’est jamais pareil.
Vous découvrez les limites de votre monde.
En fait, vous découvrez qu’il n’y a pas de limites à part celles que vous vous imposiez dans le passé.
C’est à ce moment qu’on se dit qu’une vie passée près de son arbre aurait été une vie gâchée et qu’il nous sera impossible d’empêcher cette pirogue de continuer de voguer. Qu’il sera impossible de retourner l’accrocher à un arbre…
Oui mais…
Il n’y a pas de pirogue sans arbre !
L’arbre peut-être une pirogue.
Et la pirogue ne voit pas le jour sans le bois de l’arbre.
Conclusion, vous n’avez pas besoin de choisir, vous pouvez avoir les deux.
Et c’est ce qu’il convient de retenir de ce mythe, car la prise de conscience qu’il n’y a pas besoin de faire un choix est en soit une libération pour quiconque s’est déjà retrouvé confronté à cette situation.
La vidéo ajoutée ci-dessous va beaucoup plus loin que je ne saurais le faire dans l’explication de cette indécision face aux choix « difficiles » comme celui de l’arbre ou de la pirogue…
“Voilà un discours qui pourrait littéralement changer votre vie.
Quelle carrière devrais-je poursuivre ?
“Devrais-je rompre — ou me marier ?
Où est-ce que je devrais vivre ?
Des décisions importantes comme celles-ci peuvent être terriblement difficiles.
Mais c’est parce que nous ne les envisageons pas de la bonne manière, affirme la philosophe Ruth Chang.
Elle nous offre une nouvelle stratégie pour devenir qui nous sommes vraiment.”